Bad Fat

Au milieu des années 90, MC Solaar affirmait haut et fort dans son
album « Prose Combat » : « Si le rap excelle, le jazz en est l’étincelle !».
Vingt ans plus tard, il faut désormais reconnaître que la réciproque est également vraie.
Toute une génération de musiciens, biberonnée au hip hop, a en effet su redonner du
sang neuf à une musique centenaire qui commençait dangereusement às’embourgeoiser.
Et ce d’ailleurs souvent en remontant directement aux sources originelles du jazz, les
marching bands de la Nouvelle-Orléans.
C’est le cas de Bad Fat qui caracole ainsi sur une corde invisible tendue entre tradition et
modernité. Le groupe connaît ses fondamentaux par coeur et pioche autant chez Don
Cherry que chez Public Enemy pour remuer des anches et faire swinguer cuivres et
vents.
Et pour que le show soit encore plus bouillant, Bad Fat a invité derrière le micro le
surdoué rappeur/chanteur/beatboxer/showman américain Napoleon Maddox (Iswhat?!, A
Riot Called Nina, Archie Shepp), dont la verve endiablée vous guidera en toute sécurité
parmi cette jungle foisonnante et funky.
Dans la foulée des fanfares contemporaines comme Youngblood Brass Band, Hypnotik
Brass Ensemble ou le Hot 8 Brass Band, Bad Fat a su s’imposer et imprimer sa propre
griffe sur toutes les scènes que le groupe s’approprie (Jazz à Vienne, Fusion festival, le
Chien à Plumes, Foin de la Rue, Bebop festival…). Quand le jazz excelle, Bad Fat en est
l’étincelle.